Face à la désertification des centres des villes moyennes en matière de commerces de proximité, le gouvernement concerte les professionnels pour définir de nouvelles stratégies de développement urbain.
Le déclin des commerces de centre-ville dans les villes moyennes n’est pas nouveau mais il s’amplifie. Le rapport, commandé par la secrétaire d’Etat au Commerce, Martine Pinville, a de quoi préoccuper plus d’un maire et d’un commerçant. Les chiffres révèlent que « le taux moyen de vacance dans les villes de moins de 100 000 habitants dépasse les 10 % en 2015 contre 6 % en 2001 ».
Les raisons du déclin des commerces dans les centres des villes
Les facteurs du déclin du commerce dans les villes moyennes sont identifiés. Le plus alarmant est que souvent, ils se cumulent et reflètent tous les problèmes de la ville :
- Taux de chômage élevé.
- Paupérisation des logements des centres-villes.
- Diminution de la consommation des ménages.
- Difficulté de stationner gratuitement en centre-ville.
- Concurrence des grandes surfaces de lointaine périphérie et des retail parks aux entrées des villes.
- Montée en puissance de l’e-commerce.
Bon à savoir
Selon le rapport, la création d’une grande surface supplémentaire pour 10 000 habitants accroît le risque de sortie d’un petit commerce de proximité deux ans après.
Pour relancer le commerce, il faut mobiliser les professionnels et les élus
L’explosion des grandes surfaces et de l’e-commerce a inévitablement un impact sur les petits commerces de centre-ville. Mais elle n’est pas non plus la cause de tous les maux. Et le rapport Pinville rappelle que « si le commerce est une affaire de commerçant, il revient aux élus, responsable de la ville et de l’intercommunalité d’engager et de mettre en œuvre une stratégie globale adaptée à la situation de leur territoire ». Une stratégie bien admise par les professionnels du commerce qui regrettent cependant que la « culture » commerce échappe à l’Administration qui empile les normes de sécurité, d’accessibilité… sans compter une fiscalité confiscatoire du commerce physique par rapport au commerce digital. Diverses pistes d’amélioration peuvent être envisagées :
- Des commerces éphémères pour diversifier l’offre et réanimer certaines rues.
- L’accélération de la transition du petit commerce via des solutions mutualisées comme une plate-forme commune pour les petits commerçants d’un territoire afin de regrouper les commandes…
La ville peut apprendre des spécialistes du commerce et jouer un rôle d’animateur pour réunir les propriétaires, cibler leurs actions, entreprendre des opérations commerciales ».
Christian Dubois, directeur général de Cushman & Wakefield
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)