À l’ère du mail et du SMS, le salarié parisien souffre d’un déficit d’échanges en face à face et se sent isolé, ce qui rejaillit sur la qualité du travail au sein de l’entreprise.
Des salariés toujours plus connectés mais toujours plus isolés
Curieux paradoxe : les moyens de communication n’ont jamais été aussi développés et aussi rapides au sein de l’entreprise au travers des messageries, des mails, des SMS, mais aussi des open spaces et des bureaux partagés. Et pourtant, l’isolement au travail n’a jamais été autant ressenti. Selon l’étude « Paris Work Place », réalisée par l’Ifop auprès de 1 600 salariés parisiens, pour le compte de SFL, société foncière, une majorité de salariés confesse qu’il leur arrive « de se sentir isolés » au sein de leur entreprise (59 %) et plus inquiétant encore, un quart des salariés se disent « souvent isolés ». Or, l’enquête révèle que les salariés « souvent isolés » sont moins heureux au travail : ils s’attribuent une note intérieure de bien- être au travail, de 5,5 %/10 contre 6,6 %/10 en moyenne. Enfin, à 49 %, ces salariés jugent qu’ils ne se sentent pas soutenus en cas de difficulté, deux fois plus que ceux qui se sentent rarement isolés. Dès lors, dans ce climat dégradé au sein de l’entreprise, ils s’estiment moins performants et ne comptent pas y rester longtemps.
Se parler en face à face pour échanger en trouvant un juste niveau de relations
Toujours selon l’étude, un salarié qui échange quotidiennement avec 10 collègues par mail souffre autant d’isolement que celui qui échange avec moins de trois personnes. Seuls les échanges en face à face réduisent le risque d’isolement : celui-ci est divisé par deux s’il parle à plus de 3 personnes dans la journée. À l’inverse, trop de relations tue la relation : ainsi de trop fréquentes discussions suscitent des tensions entre collègues, des pertes de performance, du stress… Finalement, entre 3 et 10 interlocuteurs par jour correspondent à un bon équilibre.
Le télétravail favorise le sentiment d’isolement
Le télétravail est aussi source d’isolement. Certes, il répond à une problématique de temps, de transports en région francilienne et à une demande d’indépendance et à ce titre devrait procurer un sentiment de bien-être, un stress moins preignant…Or, selon l’étude Paris Worplace, les salariés pratiquant le télétravail une fois par semaine sont plus nombreux à se sentir isolés et deux fois susceptibles de s’ennuyer souvent au travail. Côté bien-être, la note est équivalente à celle d’un salarié se rendant chaque jour sur son lieu de travail : 6,6 /&à. Ils sont également plus nombreux à se dire stressés, ayant peur de se faire licencier et ont du mal à se concentrer.
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