La « plus belle avenue du monde » a perdu de sa superbe. Pollution, autoroute urbaine, anarchie des terrasses sur les trottoirs, absence de verdure, autant de maux qui font fuir les Parisiens. Seuls les étrangers la sillonnent encore.
Champs Elysées : flagships pour les touristes, bureaux pour les salariés
Le dernier flagship des Galeries Lafayette au 52 vient d’être inauguré en grande pompe à la place de l’ancien Virgin Megastore. Un espace de choix sur le côté ensoleillé de l’avenue où le fondateur des Galeries Lafayette avait déjà pignon sur rue. Ce paquebot « Art Déco » abrite aujourd’hui des bureaux, des commerces, un rooftop, un restaurant…Une réalisation signée Philippe Chiambaretta également consulté aujourd’hui pour remettre les Champs Elysées au goût du jour. Actuellement et malgré quelques enseignes de luxe comme Cartier, Vuitton, Dior, Guerlain…le quartier reste essentiellement un quartier de bureaux comme le souligne l’étude réalisée par la société HBS-Research, qui rappelle que « si les rez-de-chaussée de l’avenue sont occupés par des boutiques, le reste des immeubles est affecté à des bureaux », mais pointe du doigt l’étude, « il y a déconnexion entre les boutiques de luxe destinées à une clientèle internationale et celle des bureaux où des Parisiens qui n’y trouvent pas leur compte tant en offre de magasins, de culture ou de promenades ».
Une métamorphose sur fond d’élection municipale de 2020 et de JO 2024
Remporter la mairie de Paris aux élections municipales est toujours un trophée, quelle que soit l’appartenance politique. A un an de l’échéance électorale, et sur fond de Jeux Olympiques de 2024 où les images de la capitale vont faire le tour du monde, tout le monde s’affaire. Certes, ce n’est pas la première fois puisqu’en 2014, l’architecte Jean Paul Viguier avait déjà préconisé certaines pistes, peu suivies d’effet. Mais les nouvelles échéances pourraient dynamiser les demandes portées par le Comité des Champs Elysées pour « réenchanter » l’avenue. Une mission confiée à l’architecte en vogue, Philippe Chiambaretta pour que les Champs Elysées redeviennent un lieu de destination et de promenade pour les Parisiens.
Plus paisibles, plus verts, plus culturels : les futurs Champs-Elysées
Dans les années 90, des aménagements ont été faits sur les contre-allées pour installer des terrasses de bars et de restaurants. Puis la nature des commerces, qui avait eu tendance à se « paupériser », a changé et a pris un virage à 360 ° avec les vitrines de luxe. Les pistes cyclables viennent d'être inaugurées tout comme de nouvelles fontaines au Rond-Point crées par les frères Bourellec. Mais l’avenue ne séduit toujours pas les Parisiens qui, selon un sondage Ifop réalisé en février, sont 39 % à avoir une mauvaise image du quartier. Les qualificatifs les plus cités sont « polluée », « bruyante », avec 64 000 voitures par jour, « artificielle », « peu conviviale », « pas assez verte ». Le moins que l’on puisse dire est que les Parisiens ne sont pas emballés. L’architecte missionné propose deux fois deux voies de circulation contre deux fois quatre aujourd’hui, des revêtements silencieux, des terrasses ombragées et rafraichies le long des pistes cyclables, l’Arc de Triomphe rendu aux piétons avec une patinoire l’hiver, une plage l’été, le bas des Champs Elysées et ses 15 ha de jardins affectés aux jeux, aux sports, à la promenade. Les idées ne manquent pas. Reste à les faire adopter par un des candidats à la plus grande mairie de France.
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