Les implantations d’espaces de coworking se multiplient à Paris mais aussi en province. Entre les divers acteurs de ce marché, la concurrence fait rage pour capter une clientèle en quête de nouveaux espaces de travail.
Une diversité de profils des occupants des espaces de coworking
En 2014, lorsque ces espaces partagés sont apparus dans la capitale, les précurseurs comme Nextdoor à Issy-les-Moulineaux visaient une clientèle de start-up, de travailleurs indépendants ou de très petites entreprises. Si selon la toute dernière étude Cushman & Wakefield, 50 % des occupants proviennent de ces profils, l’autre moitié se recrute dans des entreprises moyennes soucieuses de flexibilité mais aussi des grandes entreprises qui externalisent certaines missions hors du siège pour travailler en mode projet ou qui veulent favoriser des synergies avec des start-ups. Cette même étude rappelle que les attentes des utilisateurs se focalisent autour de six enjeux principaux :
- Une installation rapide, type « Plug’n work ».
- Une maîtrise des coûts.
- Des espaces évolutifs.
- Une adaptabilité au potentiel de croissance des équipes.
- Une flexibilité en termes de durée d’engagement.
- Un système informatique sécurisé.
Bon à savoir
L’étude met aussi en avant l’impact des gains immatériels comme la flexibilité, l’accès aux réseaux communautaires, la hausse de la motivation et de la productivité des salariés. Un calcul cependant difficile à quantifier. De nouveaux systèmes de mesures de ces paramètres sont à l’étude.
Paris profite à plein de ce mouvement, mais l’Ouest parisien aussi
Selon une étude menée par Knight Frank, la demande placée a explosé passant de 40 000 m² en 2016 à 90 000 m² en 2017 et devrait dépasser les 100 000 m² en 2018. Cette hausse des volumes provient de la forte progression du nombre des transactions, mais elle est également la conséquence d’une nette augmentation de la taille moyenne des mouvements, passant de 1 500 m² en 2015 à plus de 4 000 m² en raison, notamment de locations supérieures à 5 000 m², voire 10 000 m². Paris concentre 71 % des surfaces louées par les acteurs du coworking depuis 2015 en Île-de-France dont une part prépondérante, à hauteur de 39 %, dans le seul Quartier Central des Affaires (QCA). We Work a ouvert, en début d’année, 4 000 m² d’espaces de coworking sur les Champs Elysées. Le quartier Seine Rive Gauche où se situe la station F fourmille aussi d’espaces de coworking. La Défense profite également de la progression de la demande. Spaces du groupe IWG (ex Regus) ouvre 18 000 m² à La Défense dans l’immeuble Le Belvédère. La Défense et le Croissant Ouest (Boulogne, Neuilly, Levallois…) représentent 24 % des surfaces louées aux acteurs du coworking.
Aujourd’hui, l’offre est concentrée dans les quartiers centraux ou dans les communes de l’ouest parisien où la demande est forte. La pression sur les prix de location est importante. Il faut envisager des sites alternatifs au QCA dans des communes où les besoins sont importants ».
Christophe Burkart, directeur général du groupe IWG
Les grandes métropoles commencent à emboîter le pas du coworking
Le dynamisme de l’immobilier d’entreprise dans les métropoles régionales, environ 1,6 millions de m², pousse les sociétés à installer des nouvelles façons de travailler pour attirer ou conserver les talents dans des sites desservis par les transports urbains mais offrant également une vie pour « afterwork ». Spaces, par exemple, lance son premier espace de coworking à Bordeaux dans le secteur Euro Atlantique. Sur Lyon, Nextdoor vient de s’inviter dans le Grand Hôtel Dieu et Wellio (Convivio) s’installe dans l’immeuble Silex dans le quartier Part-Dieu. Sur Marseille, ce même acteur lance un espace de coworking dans les Docks d’Euromedcenter. Des projets sont en cours sur Lille, Nantes, Montpellier…
Quelle place pour le coworking dans les villes moyennes ?
Les acteurs du marché comme WeWork, Kwerk, Spaces, Multiburo, Wellio, Nextdoor, Morningcoworking.... investissent spécifiquement Paris, l’Île-de-France et les grandes agglomérations où sont installées les entreprises, les start-ups... Malheureusement, dans les villes moyennes où le marché immobilier d’entreprise tourne au ralenti, ces acteurs sont peu disposés à ouvrir des espaces de coworking. Les pouvoirs publics en ont conscience et ont lancé la Mission Coworking pour développer ces tiers lieux dans les villes moyennes et les territoires ruraux. Un plan de 110 M € a été débloqué pour mettre en place 300 « Fabriques » de territoires d’ici 2022.
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