En France, 2 millions de mètres carrés de bureaux restent inoccupés. D’après le Consortium des bureaux en France (CBF), ces surfaces en friche pourraient être réaménagées en logements. On vous en dit plus.
« Bureaux en friche », qu'est-ce que ça veut dire ?
Pour bien expliquer les enjeux, il est important de comprendre ce que l’on appelle les bureaux en « friche ». Il s'agit donc des immeubles de plus de 1 000 m² entièrement vides depuis au moins deux ans et sans projet en cours.
À quoi est dû ce vide ? Eh bien, depuis la crise sanitaire qui a suivi une situation économique déjà compliquée, beaucoup d’entreprises ont dû mettre la clé sous la porte… Et donc abandonner leurs bureaux.
Mais cette période a aussi été celle de l’âge d’or du télétravail ou du flex office : depuis, ces pratiques se sont installées et les entreprises ont besoin de moins d’espace pour accueillir leurs équipes… Étant donné qu’une bonne partie d’entre elles est en télétravail plusieurs jours par semaine.
Les besoins des entreprises ayant évolué, et de moins en moins d’employés étant simultanément « en présentiel », la surface de bureaux nécessaire pour une entreprise s’est fortement réduite. Les grands espaces se sont donc retrouvés désertés.
Où sont situés ces bureaux en friche ?
En France, on compte 173 millions de m² de surface de bureaux. Dans ce lot, une petite moitié est louée par des propriétaires non occupants. Sur les 9 millions de m² restants, 2 millions sont en état de friche.
C’est en Île-de-France que les chiffres sont les plus vertigineux. On y retrouve 1,2 million de m² de bureaux délabrés (et donc vides).
C’est principalement le cas dans la ville de Nanterre, où se situe une partie du grand quartier de bureaux de La Défense. D’autres friches sont également présentes à Rueil-Malmaison, Saint-Denis, Courbevoie, Clichy et Saint-Ouen, des villes qui ont fortement perdu en attractivité.
Hors région parisienne, on retrouve 800 000 m² de bureaux en friche, notamment dans la métropole lilloise et ses environs.
Certains projets sont déjà en cours, par exemple à Lyon, où le groupe Icade a entamé la transformation de 8 000 m² de bureaux en 105 logements.
Pourquoi transformer ces friches en logements ?
D’après le Consortium des bureaux en France, ces friches pourraient loger jusqu’à 53 000 habitants « rapidement », c'est-à-dire dans un délai de cinq ans.
Une idée écologique
Réhabiliter ces friches en logement, c’est une pourrait s’avérer être une solution efficace pour limiter le nombre de constructions neuves. De ce fait, ces travaux pourraient aller dans le sens de la réduction de l’artificialisation des sols, donc dans le sens de la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette). Une réglementation ayant pour objectif de diviser par deux l’artificialisation des sols d'ici 2031.
L’impact écologique est donc positif en privilégiant la réhabilitation à la démolition puis la reconstruction. Il s’agirait là de se concentrer sur la valorisation de ce qui existe déjà, en le rendant plus durable.
Une idée sociale
Le remplacement de ces friches aurait également l'avantage de répondre aux demandes de logements en tous genres. C’est le cas par exemple pour les logements sociaux ou encore les résidences étudiantes (particulièrement à Nanterre).
Ces reconstructions pourraient bien redonner vie aux zones en déclin (notamment en Seine-Saint-Denis et dans le Grand Lille). Une dynamisation qui pourrait également soutenir les commerçants locaux !
Par ailleurs, les demandes de logements sociaux étant de plus en plus nombreuses, la transformation des friches pourrait être envisagée comme solution pour en créer de nouveaux, d’après le CBF.
Les espaces de terrains autour de ces friches et leur taille conséquente pourraient permettre de faire émerger des quartiers mixtes ou des écoquartiers composés de logements, bureaux, commerces et espaces verts.
En 2023, 2,6 millions de ménages étaient en attente d'un logement social. Cela constitue une hausse de 7,5 % sur un an. Le temps d’attente moyen est estimé à 520 jours. Aujourd’hui, on estime que 70 % des ménages y seraient éligibles.
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