Immobilier de bureau : dans Paris intra-muros, les loyers atteignent des sommets
Alors que le marché immobilier locatif et transactionnel tourne au ralenti, les loyers des bureaux ont connu une hausse spectaculaire en 2024. Portée par une forte demande pour des emplacements en plein cœur de Paris, cette situation a généré une forte augmentation des loyers intra-muros, au détriment de la périphérie parisienne. Décryptage.
Une hausse particulièrement marquée dans le quartier central des affaires (QCA)
Louer des bureaux dans le QCA (quartier central des affaires) en 2024 exige de débourser une petite fortune. Les chiffres s’accordent pour dire que l'année 2024 aura été une année record en matière de hausse des loyers dans l’immobilier de bureau. Le cabinet de conseil Cushman & Wakefield note une progression de 8 % par rapport à 2023. Les entreprises souhaitant intégrer les plus prestigieux quartiers de la capitale – les quartiers « prime » – doivent désormais s'acquitter d'un loyer annuel de 1 115 euros par mètre carré.
Une hausse significative dans d’autres arrondissements du centre
La tendance impacte l’ensemble de Paris intra-muros. Dans les arrondissements traditionnellement moins chers, comme le 13e ou le 20e, la même progression de 8 % sur les prix des loyers a été constatée. Pour s’y installer, il faut aujourd'hui compter entre 430 €/m²/an et 460 €/m²/an. Même chose concernant le secteur de Bercy, dans le 12e. Les nombreux projets de modernisation et de rénovation ont fait grimper les prix des locations de bureaux de près de 10 % en un an.
Les facteurs de cette augmentation
Plusieurs facteurs ont joué un rôle dans cette soudaine flambée des prix. Le premier est lié aux entreprises issues des secteurs du luxe et de la finance, qui souhaitent s’établir dans des emplacements stratégiques en plein cœur de Paris, et n’hésitent pas à payer un prix élevé pour jouir de bureaux « prime ». Ce paramètre accentue la pression exercée sur le marché locatif et explique, entre autres, l’augmentation des loyers.
Par ailleurs, certains immeubles stratégiques de la capitale ont fait les frais de restaurations et de restructurations. Les travaux et les frais dépensés inhérents à ces projets ont naturellement engendré une hausse des prix des loyers de près de 50 %.
Un changement dans la structuration des entreprises est également à l'origine de cet exode. En effet, avec l’instauration et la démocratisation du télétravail, les entreprises choisissent de louer de plus petits espaces. Ce besoin réduit en mètres carrés permet ainsi de jouir d'un environnement plus agréable et central, au sein de Paris intra-muros. La demande augmente alors nécessairement.
De nouvelles disparités entre centre et périphérie
Si les loyers connaissent une augmentation impressionnante dans les quartiers centraux de la capitale, la réalité est tout autre pour les quartiers excentrés. Dans des zones encore récemment plébiscitées, comme La Défense ou la Première Couronne, le taux de vacance est en hausse. Une observation qui témoigne du déclin relatif de leur attractivité auprès des entreprises. Ces dernières délaissent en effet de plus en plus leurs anciens quartiers d’affaires pour s’installer dans de nouveaux locaux, mieux implantés et plus modernes, dans Paris intra-muros.
Cette migration bureaucratique semble exprimer les nouvelles priorités des entreprises. Le bien-être au travail étant un nouvel enjeu prioritaire, beaucoup de compagnies font le choix d’un meilleur environnement de travail pour leurs collaborateurs.
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