Exploiter les bureaux vacants pour des évènements : comment ça marche ?

Jean-Baptiste Roussat : « L’Agence Forest a été créée il y a maintenant plus de 4 ans. Notre mission est de mettre en valeur les lieux vacants dans le Grand Paris, où nous retrouvons de nombreux bureaux vacants à forts enjeux. Nous avons deux grandes activités : une activité évènementielle et une activité « à impact », consistant à mettre en place une sorte de colocation entre des structures qui n’ont pas accès au marché. En ce qui concerne les bureaux, nous avons la particularité de travailler tout au long de la chaîne de vacance, qu’il s’agisse de la sous-occupation de bureaux ou de vacance totale. Nous pouvons également intervenir pendant le chantier ou au moment de la commercialisation. Nous accompagnons nos propriétaires-partenaires tout au long du recyclage urbain lié à la vacance. Nous organisons une centaine d’évènements par an. »

Jean-Baptiste Roussat : « Défilés, cinéma, évènements associatifs… Nous proposons différents types d’occupations évènementielles, en fonction du contexte. Lorsqu’il s’agit de biens iconiques, nous sommes dans une démarche d’appui au marketing. L’enjeu est alors de positionner le bien, de lui donner une nouvelle visibilité. Cela peut passer par l’organisation d’un défilé de mode, avec la participation de grands noms de la haute-couture et la présence de stars. Sur des sujets moins patrimoniaux, nous proposons de gérer ce temps de vacance, en réfléchissant à la meilleure utilisation d’un bien, en fonction de ses caractéristiques et de sa localisation. Par exemple, à Nanterre, pour un immeuble de bureaux, dont la vacance prévue était d’au moins deux ans et demi, nous nous sommes tournés vers une programmation à impact, basée sur l’accueil de structures locales. »

Adrien Viaud : « Parfois, les propriétaires nous demandent combien va leur rapporter l’occupation temporaire de leurs bureaux. En réalité, l’enjeu d’une occupation temporaire est de trouver le meilleur positionnement par rapport à différents paramètres. L’objectif principal n’est pas financier, il est de mettre en sécurité le bâtiment, de le conserver en bon état, et de trouver la meilleure solution d’occupation, en fonction du projet du propriétaire. L’enjeu peut aussi être social. Pour l’un de nos clients, nous avons réalisé un projet avec une association du quartier et un espace ouvert sur le quartier, avec des tables rondes et des ateliers pour les jeunes. »

Jean-Baptiste Roussat : « Cela dépend de ce que souhaite le propriétaire du bâtiment. Nous sommes liés à nos propriétaires-partenaires par des contrats, à savoir des conventions précaires. Nous adaptons nos conventions en fonction des habitudes, des objectifs et des impératifs du propriétaire. Avec un propriétaire dont les bureaux seront vacants pendant deux ans, nous allons signer une convention à long terme. S’il est dans une logique de revente du bâtiment, nous lui proposons de signer une convention ponctuelle et exclusive, où nous gérons seulement le lieu pendant l’évènement. »

Jean-Baptiste Roussat : « Sachant que nous travaillons avec des bâtiments existants, nous réalisons un diagnostic au préalable, aussi bien sur le bien que sur son environnement. Si un bien est trop dégradé, mal desservi ou trop coûteux à exploiter, nous ne serons pas en mesure des proposer des solutions raisonnables au propriétaire. Nous ne sommes pas des magiciens. »

Adrien Viaud : « Une bonne entente avec le voisinage est essentielle pour mener à bien ce type de projets. Chez Forest, nous privilégions toujours les projets d’occupation temporaire raisonnables pour obtenir durablement la confiance d’un propriétaire. Si nous constatons des contraintes liées au lieu, nous adaptons son exploitation. »

Jean-Baptiste Roussat : « Nous avons une équipe commerciale composée de 5 personnes. Si vous êtes à la recherche de bureaux vacants pour organiser un évènement ou développer votre activité, le plus simple est de nous contacter avec un brief exprimant vos besoins. Nous sélectionnerons ensuite les sites que nous exploitons les plus à même de répondre à vos attentes. Nous refusons les demandes susceptibles d’engendrer des problèmes avec le voisinage ou qui ne sont pas compatibles avec les caractéristiques des bâtiments que nous exploitons. Certains de nos propriétaires-partenaires ont d’ailleurs un cahier des charges bien précis sur les évènements qu’ils acceptent ou non d’accueillir. »