Si le télétravail s’est fortement développé ces dernières années, le bureau a encore un coup à jouer… À condition de répondre aux attentes des collaborateurs. Flex office, RSE, conciergerie… Zoom sur ce que doivent être les bureaux d’aujourd’hui s'ils veulent faire revenir leurs salariés.
Le bureau n’a pas dit son dernier mot !
Alors qu’on le pensait « has been » depuis la crise sanitaire, qui a mis un coup de boost au télétravail, le bureau pourrait finalement prendre sa revanche. Zoom, Meta, Tesla, Salesforce… De nombreuses entreprises de la tech refusent d’ailleurs que leurs salariés soient en télétravail à 100 %.
Elon Musk, directeur de Tesla, a même récemment affirmé que « toute personne qui souhaite télétravailler doit être au bureau pour un minimum de quarante heures par semaine ou quitter Tesla ». Le message a le mérite d’être clair.
Si nous sommes loin du retour du 100 % bureau, il est certain que nous nous dirigeons doucement vers une approche hybride. Selon le dernier Baromètre Paris Workplace de l’IFOP, c’est en tout cas ce que souhaitent les salariés français. En effet, si 79 % font du travail à distance un critère au moment de choisir un poste, 60 % sont hostiles à l’idée d’être « obligés de télétravailler plusieurs jours par semaine ».
Plus d’un salarié sur deux (56 %) souhaite que dans 10 ans, les collaborateurs puissent organiser leur temps de travail comme ils le souhaitent. La crise sanitaire n’a donc pas impacté les souhaits des salariés en termes de télétravail autant qu’on l’aurait imaginé. Alors qu’ils situaient le niveau idéal de télétravail à 1,6 jours en 2019, ils le situaient à 2,3 jours fin 2023, soit seulement 0,7 jours de plus.
Alors qu’en 2020, 43 % des salariés estimaient que les bureaux seraient inutiles à l’avenir, ils ne sont plus que 34 % à le penser.
L’avènement du flex office
Si les salariés français ne veulent plus abandonner leur bureau, ils souhaitent que celui-ci soit plus flexible. D’après le Baromètre Paris Workplace, les salariés anticipent une société « hyper-mobile » d’ici quelques années. Une société dans laquelle le salarié bougera « pendant la journée, pendant la semaine, dans son quartier (en multipliant les activités), au sein de son bureau (en changeant de pièce en fonction de son activité : produire, se réunir, se détendre) et même en extérieur ». Plus que 4 salariés sur 10 (41 %) affirment qu’ils pourraient travailler en extérieur « lorsque le temps le permet », soit 12 points de plus qu’en 2019.
Le flex office, ou « bureau flexible » dans la langue de Molière, est la meilleure réponse aux aspirations des salariés. Ce mode d’organisation de l’espace de travail au sein d’une entreprise est en vogue depuis quelques années. Il repose sur l’absence de bureau attitré à un salarié en particulier et sur un environnement de travail flexible, consistant à modifier l’espace de travail en fonction des besoins des employés. Le flex office est constitué de bureaux individuels (pour favoriser la confidentialité), d’espaces collectifs (pour faciliter le travail collaboratif), de phonebox et d’espaces de détente.
Autrement dit, les surfaces de travail sont davantage pensées en termes d’usages. Le flex office s’accompagne également du développement du desk sharing, qui consiste à partager son bureau avec d’autres collaborateurs.
Écologie, conciergerie… Quelles sont les attentes des salariés ?
Les valeurs environnementales véhiculées par leur employeur sont devenues indispensables pour les salariés français. La performance RSE (responsabilité sociétale des entreprises) est désormais un critère de choix, au même titre que la rémunération et les caractéristiques du poste.
Néanmoins, les Français estiment que les mesures prises par leur entreprise se limitent à de « petits gestes » (limiter la consommation d’énergie, favoriser les mobilités douces, trier les déchets…) alors qu’ils sont favorables à des évolutions radicales. Ainsi, 62 % des salariés souhaitent que les déplacements professionnels en avion soient interdits ou fortement limités d’ici 10 ans.
D’une manière générale, l’environnement du bureau est désormais au cœur des priorités des entreprises françaises, qui ont bien compris qu’il était un facteur essentiel pour attirer de nouveaux talents. Plus de la moitié des salariés (55 %) affirme que les bureaux ont été « un facteur important au moment de choisir leur entreprise actuelle », soit 25 points de plus en seulement 6 ans.
De nouveaux métiers se sont développés pour créer un environnement conforme aux attentes des salariés, comme le responsable RSE, le Facility Manager, le Plants Office Manager ou encore le Feel Good Manager. Les conciergeries d’entreprises sont aussi amenées à se développer. Elles ont pour objectif de proposer aux collaborateurs l’accès à des services de la vie quotidienne sur leur lieu de travail : pressing, retouches, cordonnerie, réparation de smartphones, coiffure, garde d’enfants, ménage, entretien automobile, coach sportif, services médicaux, garde d’animaux, etc. L’objectif des conciergeries est d’améliorer le bien-être au travail, en contribuant à un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.
80 % des salariés préfèreraient travailler dans un quartier mixte plutôt que dans un quartier d’affaires.
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