Immobilier de bureau : 2024 est-elle vraiment aussi mauvaise qu’une année Covid ?

Selon les chiffres de la FNAIM Entreprises de Grenoble, la commercialisation des locaux professionnels a tourné au ralenti au premier semestre 2024. Dans la région grenobloise, tous les secteurs subissent une baisse par rapport à la moyenne décennale. On relève notamment une diminution de -52 % en investissement pour 24,8 millions d'euros de ventes au total, soit 9 transactions. Le montant des transactions s’élève à 2,7 millions d'euros en moyenne. La commercialisation de bureaux recule de 46 %, atteignant 16 844 m² commercialisés. Pour les locaux d’activité, la baisse est même de 53 % (29 807 m²). De leur côté, les locaux commerciaux ont connu une baisse de 17 %, avec seulement 26 transactions (5 198 m²). Ces chiffres ne font que confirmer ce que craignaient les professionnels du secteur depuis longtemps. Au final, l’année 2024 ne devrait pas être meilleure que l’année 2020, alors que nous étions en pleine crise sanitaire à cette période.

Le stock important de bureaux est un autre sujet d’inquiétude majeur pour la FNAIM Entreprises. C’était déjà le cas en 2023, année au cours de laquelle le stock de bureaux a continué à augmenter sensiblement. « Avec 139 000 m² de bureaux en stock en 2023 contre 119 000 m² en 2022, Grenoble est l’une des grandes villes où il y a le plus de bureaux vides », affirmait Hugues de Villard, président de la FNAIM Entreprises Isère, en février dernier. En 2024, c’est le stock de programmes neufs qui inquiète plus particulièrement la FNAIM. En fin d’année, le stock de bureaux neufs atteindra 35 000 m². Il pourrait même être accentué de 15 000 m² en fin d’année 2025, car de nouveaux programmes sont en cours de construction. « La situation économique, politique et les taux encore élevés ne permettent pas d’entrevoir d’amélioration du marché des bureaux avant début 2025 », indique la FNAIM Entreprises de l'Isère.

Même si la demande en locaux d’activité a baissé en 2024, le président de la FNAIM Entreprises Isère reste plus optimiste pour ce secteur dans la mesure où le stock est au plus bas. Hugues de Villard pense que le deuxième semestre 2024 devrait permettre de se rapprocher de la moyenne décennale, et donc de finir l’année avec des chiffres plus favorables qu’au cours du premier semestre. Sur ce secteur, la situation de tension est inédite ces dernières années, en raison de l’absence de foncier et d’opérations neuves (aucune opération livrée au cours du premier semestre 2024), couplée avec la faiblesse du stock existant. Déjà en février dernier, la FNAIM Entreprises indiquait que la pénurie de locaux d’activité, opposée à une surabondance de l’immobilier de bureau, devait nous « interroger, et mobiliser l’ensemble des acteurs de la chaîne immobilière pour un rééquilibrage nécessaire ».